Fanny Cloutier ou l'année où j'ai failli rater mon adolescence

J’ai souvent entendu dire que la chose la plus difficile, dans la vie, c’est de commencer quelque chose.

— Alors 3-2-1 : go. —

Je m’appelle Fanny Cloutier.
J’ai quatorze ans, presque quinze mais pas vraiment pour être honnête. Les deux choses que je sais faire le mieux, dans la vie, c’est dessiner et subir (oui SUBIR) les décisions excentriques de père.

*** Euh. À qui je parle, en fait ? ***

Si tu lis ces lignes, c’est que mon journal est =
A) tombé dans le métro (bon, je prends jamais le métro, qu’est-ce que je raconte).
B) Pire. Qu’il a glissé de mon sac, direct devant l’entrée de l’école (OMG, faites-que-ce-soit-pas-ça)
C) Ou catastrophe de type international : c’est que TU ES MON PÈRE.

Cette année, je suis passée à un demi-cheveux de rater mon adolescence et je sais une seule chose avec certitude : sans toi, journal, je n’y serais JAMAIS arrivée.




Partir.
J'ai lu quelque part qu'il existe dans la vie deux catégories de personne: les optimistes... et les autres. Et je ne suis pas nouille: c'est sûr que je voudrais gros comme le monde appartenir à la première catégorie. Mais depuis que mon père a décidé de me forcer à le suivre au Japon, c'est la grosse catastrophe internationale dans ma tête.
Je peux pas croire.
Je peux juste pas croire qu'il ose me déraciner pour la deuxième fois en un an!!!!!!
Et j'ai zéro le choix.
Je vais devoir partir.
"Un jour ma belle Fanny, je suis sûr que tu vas me remercier pour tout ça"
Le remercier.
Mon père est F-O-U.
Besoin de toi dès maintenant journal. 
F.xx


Fanny Cloutier ou l'été des grandes vérités

L'été de mes rêves vient littéralement de se transformer en cauchemar. (200% sûre que je rêve pas.)
La bonne nouvelle, c'est qu'Henri est revenu dans ma vie. La mauvaise, c'est que c'est pas du tout pour sortir avec moi.
Et pour la première fois de mon existence, on dirait qu'une partie de moi serait capable de se confier à mon père. (Oui, j'ai bien dit: mon P-È-R-E.) Mais je peux pas. Je sais que je peux pas.
En attendant, ce que j'ai collé dans ce journal est devenu ce que j'ai de plus précieux, dans la vie. Et même si je ne sais pas du tout comment tout ça va finir - ou pourquoi quelqu'un, quelque part, a voulu que je découvre quelque chose que j'aurais jamais dû découvrir - je le promets ici:
Je-laisserai-pas-tomber.
Fanny, x